Nuit 1
Une salle de formation. Nous sommes assis à des tables deux par deux.
Je ressens que c’est compliqué et confus.
Puis nous nous déplaçons pour aller dans une autre salle .nous sommes un groupe de 5/6 personnes.
De là, nous devons regrouper nos affaires pour aller encore ailleurs.
Toutes mes affaires sont éparpillées et le groupe m’attend. Mais je n’arrive pas à ranger toutes les choses
autour de moi et je fais attendre le groupe.la sensation est désagréable et j’ai peur qu’ils partent sans moi.
Il y a du monde qui va et vient
Je remarque aussi que je suis « bizarrement » habillée. Je porte une robe autour du buste qui laisse les épaules
nues. Je porte un maillot de bain sous ma robe. Je cherche de quoi couvrir mes épaules .C’est gênant.
Et je n’arrive toujours pas à rassembler mes affaires pour partir avec le groupe. Guillaume revient me chercher,
cela me fait grand plaisir de le voir, mais je reste là.
Guillaume me rassure. Je nous vois assis coté à côte à une table de travail, en salle de classe, avant le début de
la formation, c’est très joyeux, nous jouons à nous pousser, nous chahutons comme des adolescents.
Il y a des tubes de rouge à lèvres dispersés sur une table, de petites accessoires de maquillage, je regarde, je
suis engluée dans des petites choses…Le groupe est parti.
Une autre scène : je suis avec des femmes, quelconques, un peu fortes, et nous regardons une grande scène en
contrebas .L’une d’elle me prend le bras, un peu vulgaire, et me dit, « y a Viviane Devers qui veut comprendre
la touche F7, il faut que tu lui expliques », nous on ne sait pas «.
Je suis inquiète car je ne sais pas expliquer la touche F7, mais je descends dans l’arène, je me dirige vers
Viviane, je n’ai pas peur, je lui dirai que je ne connais pas la Touche F7 .la femme qui me tient le bras
ajoute : « t’imagines pas que je vais taper sur cette touche tout le WE, il en faut bien une entre nous qui s’y
colle.
Nous continuons de descendre les escaliers pour atteindre la salle en contrebas, et je comprends que c’est une
blague de potache, un peu méchante mais sans enjeu.
Une fois arrivée en bas, une autre femme m’accueille, plutôt forte, petite, pas très belle. Ses dents sont gâtées.
Je comprends qu’elle souhaite me présenter les nouvelles activités d’un club ou d’un syndicat. Elle est plutôt
accueillante. Il y a du bruit autour de nous. J’acquiesce à ses propos, nous allons nous séparer , elle
m’embrasse, sur le coin de la bouche. Je suis un peu étonnée, sans plus, et me demande si elle aime les
femmes. Je suis immergée dans un monde si étrange, bruyant et quelconque.
Je suis gênée d’imaginer qu’elle puisse me désirer.
Jour1
Rencontre avec l’homme aux cheveux gris.
Il est plutôt avenant, auréolé d’une jolie masse de cheveux gris et bouclés, ses lunettes rondes cerclées d’acier,
lui donne un air de john lennon.
Un entre deux âges indéfinis, en jean,
Il est chef de Département …SON équipe : 12 hommes gris assis à leurs bureaux en enfilade, des rangées de
quatre ou six personnes, deux indiens parmi eux ;

Je l’ai sollicité pour apaiser une situation antérieure. Le passif émotionnel avait tout envahi, je viens avec mon
drapeau blanc, mes bonnes intentions et mon sourire pour que le travail commun et à venir soit possible ;
Il me présente le process de fonctionnement de l’équipe.
Je sens l’homme qui se cache derrière son process.
C’est comme s’il ne voulait pas qu’on le dérange, lui et son équipe.
J’ai le sentiment d’être écrasée par ces flèches, ces carrés, ces diagrammes. C propre, efficace, mais je me
demande quelle énergie je vais devoir déployer, moi petite humaine pour suivre pas à pas ce labyrinthe de
lignes glacées.
Une minuscule goutte de poésie dans un univers quasi carcéral.
Il est cordial, m’assure que tout ira bien, nous convenons d’un nouveau RDV de travail et je ne sais que penser.
J’ai souvent peur de ne pas les comprendre…ces hommes des Ardennes et ne pas comprendre me renvoie à un
sentiment d’idiotie ;
Je suis blonde et potentiellement idiote, donc …on ne pourrait trouver mieux effectivement comme posture de
démarrage et niveau de confiance en soi.
Il est temps que je m’assume, que j’affirme ma pleine et entière pensée d’ancienne Etudiante de Grande
Ecole…ah ah ah
Nous sommes différents, c’est tout et cela ne fait pas de moi quelqu’un d’idiot…
Bravo Marie, bien joué.
Je décide donc de jeter par-dessus bord toutes les angoisses qui m’étreignent lorsque je traverse le fleuve pour
aller aux Ardennes, à suivre !
Jour2
Laborieux, laborieux.
Je plonge je plonge pour comprendre.je suis passée aux commandes d’un outil que je ne connais pas encore
…alors j’apprends j’apprends, le plus vite possible, au risque de me noyer.
Mais je sais qu’il me faut prendre du recul, de la distance, cela viendra naturellement.
Apprentissage de soi aussi : savoir trouver la juste posture entre le trop de détails et la vision globale, accepter
de ne pas tout comprendre et prendre néanmoins les bonnes décisions
Je ne sais pas répondre à toutes les questions  c pas grave.
En fait les choses avancent bien.
Je ne sais pas si j’aime, j’ai choisi de jouer le jeu, je ferai un point avant l’été, et je me donne un an, après je
pars.
Guillaume m’aide pour l’instant mais cela ne durera pas, il me passera la main sur l’autre outil. Aujourd’hui je
suis loin encore du détail du sujet, mais bon. Complexe, si j’ai le temps de faire, c pas grave.
Savoir nourrir mes chiens errants mais les tenir à distance.
Me faire confiance sur ma capacité à agir sans tout comprendre
Ne pas vouloir faire parfaitement
Ne pas vouloir tout maîtriser tout de suite et être patiente

Me faire confiance me faire confiance
S’arrêter avant le chagrin

Jour 3 (7avril 2015)
Je ne m’ennuie pas , ce qui est une source de satisfaction.. ;J’ai parfois souffert d’attendre que le temps passe
en me questionnant sur ce que je pouvais faire d’utile .Là rien de semblable.

Attention cependant à mes deux projets.
L’un devient doucement plus familier alors que l’autre demeure abscons. A ce point d’aspérité, il remporte la
palme …
Tout le monde en parle en me regardant avec compassion
Il s’est complétement enlisé dans les méandres de la maison titanesque
et stalinienne,
Il a découragé bon nombre de chef de projet avant moi
Il est intellectuellement complexe, comme une personne peu accessible
Mon « ami » guillaume a transféré au mieux son savoir. Il ne faisait qu’en assurer l’intérim, il est
heureux de se débarrasser du vilain BB. Efficace et politique. Il ne se grillera pas aux ailes d’un malade
moribond.
La sachante du projet est à son image, peu amène
Autant de difficultés étonnent…
Pourquoi et comment pourrais-je parvenir à accoucher de quelquechose de positif ?
Pourquoi : autant d’éléments contraires ne peuvent qu’intriguer. Ce n’est pas pque qqun est laid que je ne
l’aime pas, ce n’est pas pque qqun ne m’aime pas que je ne l’aime pas, les inintéressants portent toujours en
eux une part lumineuse ne serait-ce que ma capacité à aller chercher la pépite et à ne pas me
décourager !!!Bon OK , c’est un peu naze mais pas tant que ça !

Comment : y aller avec douceur, pour apprivoiser. Pas en combattant, je m’y perdrais.
Le terrain est déjà miné, donc je vais marcher dans les écueils, de toute façon ils sont partout et en plus …je ne
les vois pas. Cela ne me dérange pas, je ferai de mon mieux de toute façon et je n’ai rien à perdre, et
étonnamment rien à prouver.
Je vais prendre le malade, bien gangréné, je ne sais pas si je peux le sauver, d’autres s’y sont cassés les dents, je
vais essayer de le comprendre et de le réhabiliter, en douceur .On verra. J’espère avoir le temps !
J’ai un an en mission de ce type, on verra après !
Jour 4 (20 avril)
Un jour de Grand Messe, la transformation de l’IT en 3H et 7 ateliers de 20’.
Plutôt triste au début, mou et difficile à cerner , et puis plutôt une bonne surprise, c’est passé au gris clair et
puis s’est passé tout simplement pque c devenu intéressant .

Une 50 taines de personnes, moins de 10 femmes.
J’ai trainé toute la journée le sale sentiment de n’être pas à ma place …renforcé par la réunion de l’après -midi,
mes « collègues » et notre chef. Cette réunion semble si étrange au début, c’est lourd, il y a 0 joie, 0 blague, 0
bonne humeur, comme si tout le monde se faisait chier. C pas le bagne quand même, c’est une posture de faire
la gueule ???Pourtant le chef est bien , moi je le trouve bien§
C dur d’être chef ouais ouais , pas si simple…On attend tout du chef, qu’il vous comprenne, vous félicite, vous
encourage, soit plein d’allant , et juste et plus sachant que soi …Juste le truc impossible .. ;Du coup on le
critique .
Moi je me méfie toujours des chefs, je n’aime pas les chefs …un mal nécessaire cependant , je le crois et je sais
reconnaître les « bons » chefs …et le nôtre , il a défauts , c sur , mais il est bien !
Au moins on pourrait essayer de se marrer ensembles, déconner un peu. C tellement coincé.
J’observe bien sûr, et puis ça s’est détendu progressivement, ouais, c’était plus cool après ???
Je me sens encore moins à ma place, c’est incongru, tellement incongru !!!
Bon drôle de journée, mieux après, sur le terrain avec mes sujets.
Ils me sont moins hostiles, je les amadoue.
En fait elle est chouette cette fille, un peu revêche d’abord, sur mon projet « malade ». Elle me plait bien, elle
est soucieuse de bien faire, méticuleuse !
Je m’accroche à ce poste il n’y a pas d’autre mot , mais pour quelle putain de raison ?
Un salaire ???Indépendante financièrement
Ne plus me poser de questions ???
Etre socialement positionnée comme une working woman ???
Pourquoi ? pourquoi ?

Voila, on verra si je tiendrai, vraiment je ne sais pas .Pour l’instant, je me donne un an…un an pour voir si je
m’habitue et si je trouve toujours difficile aussi le reste de la vie .

En fait aujourd’hui, avril 2015, c’est dur au taf , c’est dur dans ma vie amoureuse : c’est la première fois que
j’en ai marre à ce point de la vie commune .
J’ai le sentiment qu’un tournant a été pris dans notre couple, celui du couple qui a perdu la fraicheur de ses
sentiments, la curiosité inlassable de l’autre mais qui ne peut pas se quitter. Je pense que ça doit être tres
commun chez les « vieux »couples qui se sont aimés (et s’aiment encore).
J’ai envie d’être surprise et j’ai l’impression que le même ne cesse de se répéter.
Mais je fais quoi pour changer et être surprise ?
Je fais quoi ?
En fait je ne suis pas audacieuse, je n’ai pas le courage de partir, je suis incapable d’abandonner le navire !
Peut -être c bien comme ça aussi ????
Nuit 2 (28 avril) :un rêve

Je me noie , j’ai besoin d’aide. Il est impératif que je rencontre mon chef pour lui parler de mes projets lui dire
que j’ai trop de sujets. Il est toujours très pris mais il donne l’impression d’être disponible. La porte du bureau
est ouverte, je peux venir, parler mais il ne faut pas que ça dure trop longtemps .Il est impatient.
C comme dans les pubs pour les voyages formidables et pas chers , on vous fait rêver et on se retrouve dans un
hôtel style bunker , à côté d’une toute petite plage bondée avec un restaurant self service qui ne propose
même pas d’alcool !
Bon, j’ai besoin de lui et je suis assise au bureau .Et je le vois arriver , habillé en costume …mais au -dessus de
son costume il porte des robes .En fait il s’est déguisé . Il marche dans l’open space , avec son costume et ses
robes, il attrape une petit pot d’eau et hop verse quelques gouttes sur la tête d’un collégue. En fait il est
facétieux, drôle, il a envie de s’amuser.
Cette soudaine et surprenante fantaisie me stupéfie et me plait aussi. Il ne résout pas mon problème mais sa
drôlerie apaise tellement la situation. Mais oui c pas grave tout ça Marie, cool quoi !
J’ai à son égard le même sentiment que j’aurais face à un enfant blagueur : je ressens de la joie et je suis
indulgente.

Jour 5 (6 Mai)
Voilà je l’ai vu, en vrai et de jour, mon chef.
On devait parler d’autre chose et ça a mal démarré. En gros il me reproche de trop le solliciter, d’aller trop dans
le détail avec lui , en fait, de lui prendre trop de temps : « Mais on se parle tout le temps Marie et en plus on
vient de passer une heure en réunion et on a déjeuné hier ensemble »  (donc 1 heure encore). Diable oui c vrai
j’ai promis de vérifier dans mon agenda mais je crois bien que nous avons discuté 3 heures en tout de mes
projets depuis …un mois …oui c beaucoup , ouh ouh.
En fait mon chef, il a trop de taf, il s’en met par-dessus la tête, peut-être qu’il veut être le plus grand, le plus
fort, je ne sais pas.
Alors bien sûr, comme il est débordé & qu’il enquille des grosses journées non stop, restless comme disent nos
amis anglais, il a pas trop de temps pour ses collaborateurs, il peut les voir mais à petite dose , entre deux
portes quoi. Et quand il a l’impression d’aller trop dans le détail, il pense qu’il perd son temps, il stresse et
s’agace.
Est il engagé , hum je ne sais pas ?
Il nous laisse autonomes comme il dit , oui c sur on est tres tres autonome.
Mais bon c aussi un grand affectif & parfois ça clashe entre nous , pqu’ il a beau être un chef bien, il peut être
maladroit et brutal, comme aujourd’hui.
Moi je me dis que c son stress à lui qui le rend comme ça, donc je le comprends et je l’excuse , hum ?
Je me dis que son problème devient le mien dans un cas comme celui -là. Mais oui je l’excuse et le comprends
aussi.

En attendant mon projet « grand corps malade » est moins mourant ou plutôt il se disloque , il devient trois
convalescents, plus ou moins atteints . l’un semble en voix de guérison.

Nuit 5 ( début mai)

Je suis à la recherche de quelquechose , c important, je ne sais plus de quoi il s’agit , un dossier, un événement,
un objet , je ne sais plus mais j marche sur le toit en tuiles rondes d’un grand monument. C’est risqué, car le
toit est mouillé, rendu glissant par la pluie.
Ou peut-être suis-je poursuivie, je cherche des issues car j’ai peur. je me retrouve acculée, penchée au-dessus
du vide, fais demi-tour ; encore quelque pas sur le toit ,j’ai oublié la fin de ce morceau de rêve…maintenant
Je suis dans un appartement, le mien semble t il mais rien de connu. Il y a quelque chose avec les fenêtres à
remplacer, des baies vitrées.
Halim est avec moi dans l’appartement, j’aimerais faire l’amour avec lui, le désir est réciproque. Mais tout est
lent autour de nous et la relation n’est pas simple entre Halim et moi. Je sais qu’il m’en voudra d’avoir fait
l’amour avec lui.
Et puis mon mari arrive. Il n’y a rien d’ambigu entre nous trois , si ce n’est ma culpabilité. Halim ment pour
expliquer sa présence mais il ne me protège pas, au contraire. Le choix de ses mots, le son de ses phrases
trahissent évidemment un double jeu dont je serais la complice évidente et ne même temps que je le regarde
il devint un autre, son visage change ; il me fait penser à un autre ami, homosexuel que je n’ai pas revu depuis
des années.
Au milieu de ces scènes, je vois à coté de moi un très joli bébé, les cheveux blonds et courts endormi dans un
lit d’une pièce toute proche. Il s’agit sans doute d’un de mes enfants, mais je n’en suis pas certaine
Je m’inquiète de le découvrir là. Depuis quand attend – il ?
Je le prends dans mes bras, je crois que ma fille est avec moi. Soudain nous remarquons sur sa tête de
minuscules petits insectes noirs de qques mm de longueurs, collés à la racine de ses cheveux ; le contraste de
couleur est tres fort.
Des poux ? je ne sais pas ? je pense que ce sera facile à enlever, ses petits cheveux sont courts. En me
rapprochant de lui je vois qu’il a aussi quelques limaces collées sur la tête, je les lui enlève et les jette par terre.
Ce que j’aime là c’est que malgré cette apparence d’abandon, de saleté peut être , cet enfant irradie . C’est le
calme avec lui je suis apaisée. Les éléments blessants et angoissants ont disparu.
Jour 6 (10 Mai)
Je suis aphone , complétement silencieuse depuis plus de deux jours …D’abord un mal de gorge très vif , puis la
voix enrouée puis plus rien, extinction des feux ..
Une façon d’être mise au pied du mur, acculée.

Jour xxxx(22 Novembre)
Voilà comment le flot m’a emportée. Une absence de plus de six mois, alors que je voulais témoigner et
raconter.
Alors que s’est-il passé ?
Je me suis épuisée à essayer de bien faire. Le projet « grand corps malade » a guéri et ma chouette fille s’est
avérée être une puissante guerrière. Elle ne lâche rien.

Le très grand chef est décevant ; il délivre la parole sacrée, il me fait penser à un batracien. Il a un physique
archaïque, mal tracé et je ne lui fais pas confiance.
Cependant, il règne, ne dit rien, soulève une paupière en réunion, ignore le sens du mot charismatique.
Est-il fidèle, est-il loyal, reconnait il les efforts des siens, je l’ignore.

Je ne ressens rien, rien quand il passe et salue. Indétectable, un petit garçon pas très aimé, pas très gâté, qui
s’est forgé tout seul et qui a vieilli , pas d’émotion , pas d’ampleur , pas de bienveillance .
Et je flotte là .
Pourtant je suis un bon soldat , je veux que ça marche , mais j’ai du mal à y croire !

Bonjour maman c’est roman je suis tombé par hasard sur ceci

Jour xxxx (13 fevrier)
Un monde depuis le dernier jour xxxx
La Grand messe du 20 avril dernier, Transformation de l’IT a accouché de 8 axes de progrès, portés par des
« leaders » d’axe.
Des leaders auxquels il est demandé de consacrer du temps (mais d’où y vient le temps ?) pour réfléchir,
identifier des contributeurs, animer des ateliers, produire des livrables et du progrès, s’assurer qu’ils sont mis
en œuvre.
Tout cela est censé être un projet de transformation majeur, porté par le très grand chef, mais sans moyen réel
pour l’accomplir.
C’est fait avec du temps en plus, ce serait comme une sorte de bénévolat.
Très grand chef s’émerveille des prouesses réalisées par les bénévoles de la Transfo du Cœur, les leaders sont
flattés de participer à la grande mue, mais …visiblement le bénévolat a ses limites !
Déjà certains leaders abandonnent, d’autres s’endorment, le projet s’enlise.
Le Grand chef montre qu’il y croit, les autres ????
Un des leaders part en Novembre faire un tour du monde, ah il faut la remplacer, oh je deviens leader de l’axe
7….Gestion de projet.
Il n’y a que le 7 de 007 qui fasse penser à la force invincible de l’agent secret éponyme…
J’ai fait comme le petit cheval blanc dans le mauvais temps, j’ai tiré la charrette, déposé mes livrables.
Le système, tel un ogre dévoreur d’énergie est content et le petit cheval blanc est à la peine !
Et puis un projet plus gros encore est arrivé ….celui -là c’est celui de toute l’Entreprise….une opération
gigantesque, toute la colonne vertébrale de la boite, une opération à risque.
Ça c’est la lame de fond qui va vraiment transformer, sauf que personne n’en parle. C’est elle qui va faire que
chacun devra changer, un jour ou l’autre, un tsunami en marche, qui a commencé, qui produit déjà ses effets.
Faut faire le lien entre l’ancien et le nouveau monde, c’est pas un big bang!

Faut prendre soin de l’ancien monde, parce qu’il irrigue encore l’Entreprise, faut aussi préparer l’arrivée du
nouveau et faire le lien entre les deux !
L’ancien et le nouveau monde ne se parlent pas beaucoup.
Lorsque s’ouvre un territoire du nouveau monde, alors là seulement on en mesure les effets sur l’ancien et il
faut réparer, et arranger et colmater et vite.
Alors les fourmis travailleuses se détournent de leurs anciens travaux, œuvrent consciencieusement à la tâche,
et s’en retournent à l’ancien monde, en espérant avoir durablement consolidé les ponts entre les deux univers.
Je dois apporter ma contribution à la construction du nouveau monde : Une petite goutte de rosée que j’essaie
de façonner le plus précisément possible.
J’aime le travail de l’artisan, je prends du temps pour bien faire, encore du temps.
En m’approchant du Nouveau monde je mesure combien l’articulation des deux est complexe à mettre en
œuvre. Un grand questionnement pour moi, une grande incertitude.
On sait que ça va taper, on ne sait pas à quel point, on devrait pouvoir imaginer quand !
Encore, encore plus, dans un système brouillé
Et quoi d’autre ?
Un jour, Très grand chef a dit : « pour préparer l’arrivée du Nouveau Monde, organisons nos territoires à
l’image de celui-ci » ;
Alors on a découpé la vieille carte en traçant les nouvelles frontières, redistribué tous les projets dans chaque
zone, les hommes et les femmes ont suivi.
Personne ne s’est choisi, ou presque.
C’est ainsi que j’ai quitté Chef N°1 pour découvrir Chef N°2…
Chef N° 2 est l’homme du Nouveau Monde, c’est lui qui en a ouvert le premier grand territoire.
La nouvelle donne a changé son périmètre, il hérite de morceaux de l’ancien monde et cela l’ennuie.
Obligé de prendre en compte ces projets qui ne l’intéressent pas, comme les hommes et les femmes qui les
portent,
Contraint dans sa marche forcée vers le nouveau Monde à penser et vivre le lien entre les deux,
Empêché de faire seul, il subit plus qu’avant les lourdeurs du vieux système.
Le vit –il comme un retour arrière ? Possible ; Il ne croit pas à l’association des bénévoles de la Transformation.
Intelligent, directif, de type surdoué ?, parle peu, communique pas, mal à l’aise dans le collectif, insensible à la
séduction d’une femme (dixit) et je le crois, (ça me plait plutôt), tendance homosexuelle possible, distribue des
baffes (dixit) « parce que c’est celui qui gueule le plus fort qu’on écoute ».
Plutôt chic, tendance financier, il a gravi tous les échelons (dixit), connait le travail de ses collaborateurs.
Il est devenu mon Chef N°2 depuis le 1 er novembre 2015
Très bonne relation interpersonnelle, à l’écoute et paradoxalement très absent, pas rassurant
Il a posé dans ma charrette un nouveau projet, à côté du Grand corps malade guéri, du Bénévolat et de la
goutte de rosée (celle pour le Nouveau Monde), un …PIM !
Oui posé, c’est tout !

Pas demandé si j’en avais envie (cela allait de soi ?), pas parlé pour expliquer comment nous allions faire, juste
dit : « J’ai pas de chef de projet sur le PIM, tu es un très bon chef de projet  ».
Le PIM, ça fait clown mais c’est pas drôle.
Après le redécoupage de la vieille carte, le PIM et son premier porteur sont tombés dans les nouvelles terres de
Chef N° 2,
Mais Chef N° 2 n’aime pas l’homme, il n’en veut pas. L’homme s’en ira. PIM …clown triste ne peut rester
orphelin, le petit cheval blanc le portera donc.
Et hop dans ma charrette !

Pas cool Chef N°2 ! C’est quoi ton problème? T’as jamais bossé avec Emmanuel, tu le connais pas, pourquoi t’en
veux pas ? C’est un bon chef de projet pourtant, il a pas démérité !
C’est le cow-boy Malboro , Emmanuel, la même démarche un peu lourde, une masse qui se déplace, il aime le
foot, fait des blagues pas toujours drôles, capable de blaguer sur les homos ?????
Ravi d’apprendre que Chef N° 2 l’a jeté sans le connaître, tu parles ! C’est sûr que ça le met en confiance, à trois
mois de livrer le PIM.
Il redouble de tics, il a les traits tirés et il sait, quoi qu’il fasse, que sa gestion du Projet sera critiquée, Chef N° 2
a déjà commencé.
La naissance du PIM se fera dans la souffrance, Chef N° 2 se fera fort de dire qu’Emmanuel l’a mal conçu. Moi je
reprendrai un BB que je ne connais pas, pour le faire grandir ??? dans quel contexte ???
On peut rêver mieux comme fées autour du berceau, un homme stressé, une fille stupéfaite et un chef armé.
J’aime bien Emmanuel, il a une façon un peu rude de bosser, mais c’est un homme de confiance, y a rien à dire
je ne comprends pas chef N°2.
Stress. Comment vais-je faire ?
Pour aider, Chef N° 2 dit qu’il va me donner « plus de bras ». Je n’ai pas vu arriver les bras
Depuis presque 4 mois, pas de réunion d’équipe. Je ne connais toujours pas le monde de Chef N°2. Super
comme sentiment d’appartenance. On est errant.
En attendant, je m’organise, je me prépare, j’essaie d’anticiper. Pas sûr que cela suffise.
La poussée du Nouveau Monde est imprévisible et peut déstabiliser le système.
… Ca peut taper et on ne sait pas à quel point …
Pour moi, prendre le PIM, c’est comme aller au front, en pleine conscience, risque de guerre ….ambiance !
Mais ce sont que des pensées, des foulards de soie de pensée, pas la REALITE
Présentation à l’équipe projet : « Ça fera moins de testostérone » trop fort comme phrase, dans la bouche
d’une femme en plus ; C pas grave, on s’en fout. C une autre façon de résister au système 
Pas sûr que ça me tente tout ça .
En fait Chef N° 2 est anxiogène, ou c’est le contexte ou les deux !
Il y a des pépites dans le système, de celles qui sauvent et enchantent.
Poursuivre ma route grâce à elles ?

Ah aussi, Très grand chef va s’en aller …espoir ????

Jour xxxx(6 Mars)
Je ne comprends pas Chef N°2, ai-je besoin de le comprendre ?
Donc en synthèse, on a joué aux chaises musicales avec ce Projet PIM
(Penser que j’y retourne me donne envie de pleurer. Pleurer pour un taf de merde à 50 ans , c trop con putain !
Ce n’est pas ma place là-bas.)
En fait sur le PIM, clown triste, je fais le bouche trou ! Chef N° 2 me l’a appris il y a quelques jours.
Donc en Janvier, j’apprends : le PIM arrive chez moi, en post production pque Chef N°2 n’aime pas le Cow boy
Malboro.
Puis en Février, j’apprends : en fait je vais quitter le PIM , quand ce sera bien stabilisé, lorsque que la personne
pressentie dès l’origine sera disponible pour prendre le projet .
Je ne comprends pas pourquoi m’avoir déstabilisée sur mes projets pour quelques mois seulement, pourquoi
n’avoir pas demandé à Emmanuel de poursuivre quelques temps, pourquoi avoir pris presque deux mois pour
me dire tu prends, puis tu laisses, c quoi cette stratégie de merde ?
Y a même pas de stratégie, en fait, y a du « j’en sais rien », du « j’ai pas le temps de gérer ça alors je fais vite »,
sans trop réfléchir, y a du « d’abord mes troupes, celle que je connais ».
Emmanuel et moi, on appartenait à Chef N° 1, pas le chéri de Chef N°2, donc pas favoris.
Je veux bien essayer de trouver du positif là -dedans : oui, j’ai évoqué début Janvier le risque existant de voir
s’essouffler mes Projets ancien Monde, risque non avéré de fait mais …est-ce pour cela que Chef N°2 m’a
« donné » le PIM ???
¨pour me montrer qu’il était à l’écoute, qu’il me faisait confiance , que c’était une façon pour moi de voir autre
chose, un autre Projet , en gros c’est une belle occasion , quoi , voilà !
Et puis ça lui rend service car la personne pressentie n’est pas encore libre, alors tout est bien, non ?
Donc c quoi le problème ????
C quoi le problème? Ben y en a pas et tu vas essayer de rester cool !

Décisions :
Prendre de la distance par rapport à ce projet
Espérer qu’Emmanuel fasse le plus joli BB possible
Prendre de la distance par rapport à ce job
Prendre de la distance ….sans tomber dans le fossé, quand même !
Continuer d’écrire mon journal
Choisir de faire confiance à Chef N°2, attendons de voir la suite ???
Se rappeler tous les jours que je suis libre, que je suis libre, que je suis libre
Une expérience : Comment vivre très loin de chez soi , c’est pas si simple en fait !

C quoi cette façon de dire les choses importantes de la façon la plus anodine qui soit, évidemment ça surprend,
je ne me mets pas en colère.
Le fait est que j’ai plus très envie de continuer dans ce système.
Les pépites sont trop rares ou je ne suis pas en mesure de les voir.
En fait, l’apprentissage est d’accepter de ne pas maîtriser.
Je suis dans un univers systémique que je ne maîtrise absolument pas, c’est anxiogène, c comme marcher sur
un terrain instable dans le brouillard.
Mais bon que peut- il vraiment arriver de sérieux au fond ?
C’est de la peur pour partie, phénomène mental transitoire, aucun lien avec la réalité mais si elle en a tous les
semblants.
Et puis surtout j’ai plus envie, envie, envie !
@suivre
Jour xxx (8 Avril 2016)
Je suis noyée, noyée noyée.
Pas le temps de prendre du recul
J’agis ou plutôt je réagis aux évènements
@plus tard
Pour prendre de la distance, je pense que je suis consultante, là pour 6 mois, c’est tout.
J’essaie de faire de mon mieux,
Gérer les priorités, d’abord les urgences et voila
Pas trop de question
Oscillation entre lassitude, découragement et satisfaction
Beaucoup de ténacité, pas lâcher

Jour xxx (16 avril 2016)
Et voilà que s’approche le moment où ce PIM va me revenir. Je bosse sur ce projet depuis plus de deux mois.
J’essaie de trouver ma place au sein d’une équipe formée et soudée depuis des mois déjà.
Il y règne une certaine excitation, le force d’avoir traversé ensembles des difficultés, d’avoir dépassé des
conflits.
C’est une ambiance un peu dure mais solidaire. En fait une solidarité qui s’est créée aussi , ensembles contre
les autres, une solidarité quand même.
Trouver sa place, le même sujet depuis si longtemps.
Ne pas être intrusive, ne pas être un poids pour une équipe déjà lourdement chargée, apporter quelque chose,
avoir une valeur ajoutée comme ils disent.
Je choisis deux sujets pour les aider.

En fait je n’ai pas envie, pas envie depuis le début. Je ne sais pas pourquoi.
Mes clients ne m’intéressent pas. Pas de charme, pas d’authenticité, pas d’absolu.
Pas de séduction.
Elle : petite femme rondelette, âge incertain, cheveux châtains, un joli sourire, des yeux noisette. Rien ne
m’attire en elle. Peut -être est aussi à cause des mots qui m’ont été rapportés. Je n’ai rien entendu de positif la
concernant, rien.
Peut –on lui faire confiance ? Il ne semble pas !
Un air de maîtresse d’école primaire, qui tient son monde, exigeante, un peu princesse, sans la grâce.
Mais je ne la connais pas. Difficile d’aimer ceux qui ne vous attirent pas.
A moi de faire preuve de générosité, d’aller trouver la beauté qui existe, en fait il s’agit de donner et faire
confiance.
Lui, c’est son patron à elle. Il me séduit aussi peu. Petit, long nez, l’air faux. Semble creux. Tient de longs
discours sur la solidarité nécessaire, est flatteur, veut que nous soyons en phase. Me fait pas envie non plus.
Lui c’est différent, je dois essayer de le comprendre. A quoi il marche, quel ressort ?
Ne parait pas très courageux. Travailler les aspects psychologiques pour comprendre. En fait s’investir
affectivement pour des personnes qui ne me plaisent pas, leur donner une chance et pourquoi pas, y trouver
un trésor, une source au moins.
Penser que ce sont de bonnes personnes, elles le sont sans doute.
Difficile de faire son devoir professionnel sans éprouver de plaisir.
Je me dis que j’accomplis une mission, j’en ai pour six mois, six mois. C’est aussi de l’investissement affectif qui
est attendu.
Est-ce que j’ai peur ?
Oui c’est sûr.
Peur de me planter et que l’on dise que je suis une mauvaise pro ?
A bien y réfléchir, c’est une peur si ancienne. Je n’ai jamais eu une grande confiance en moi et pourtant depuis
si longtemps, la vie me prouve le contraire. Mais jamais je n’y crois, comme si j’étais définitivement incapable
de tirer un fruit quelconque des succès passés.
A bien y réfléchir aussi, je n’en n’ai pas envie.
Structurellement trop compliqué, pas amusant, pas de charme, pas de gaité.
Individuellement riches souvent, mais collectivement un peu épais et lourd. Une tarte au flan à l’abricot,
moyenne gamme.
Je gagne ma vie.
Est-ce que je serais capable de lâcher pour autant ???
L’argent, nécessaire aujourd’hui
Le sentiment aussi d’adresser des problématiques nouvelles , d’apprendre
La diversité des sujets
Je m’inflige un niveau d’excellence absolu, générateur de stress.

Atteindre l’excellence = Stress+ gros travail  dur mais je suis ambivalente.
Je veux l’excellence, donc je m’inflige stress et gros travail.
Et pourquoi je veux l’excellence ????
Pour être supérieure aux autres, au -dessus de la masse, la meilleure ?
Obtenir cette reconnaissance, me singulariser ?
Etre la meilleure sans oser se l’avouer, je ne sais même pas.
Etre la meilleure vraiment ?
Avoir le sentiment du travail bien fait, être un artisan,
Je ne sais pas.
Y a un misfit dans le truc, un misfit
Ce que pensent les autres m’est de plus en plus indifférent, je fais de mon mieux, je m’en fous du reste.
Au final, le truc ne me plait pas tant que ça, je m’y accroche pour de mauvaises raisons me semble- t-il, à part
l’argent. L’argent n’est pas une bonne vraie bonne raison : J’ai regardé mes salaires d’avant …si peu de
différence en fait
Le statut, l’orgueil, la reconnaissance
Chef N° 1 est parti.
Chef N°2 se révèle positif dans sa relation à l’autre,
La confiance se tisse ??? Doucement.
Il n’anime rien collectivement, enfin faux depuis un mois, à suivre donc, mais il est OK dans sa relation avec
moi. Il me file du fric, pourquoi pas ? Il dit oui à ce que je demande, pourquoi pas ?
Cela fait 18 ans que je m’enfonce dans ce métier, choisi par raison.
Ce qui arrive est normal.
J’ai choisi cette voie car c la seule qui s’offrait à moi.
J’ai voulu y progresser en préservant mon équilibre familial et personnel
Je m’y suis accrochée (pas le courage de chercher autre chose, d’avoir l’audace d’autre chose ?)
C’est devenu mon métier, celui pour lequel je suis valorisée et reconnue,
J’ai décidé d’aller plus loin, de m’enfoncer
Je suis au bout du système, dans une voie que je n’aime que de raison.
J’ai pris un chemin bâtard, normal que ma satisfaction soit mitigée.

Très belle pièce de théâtre ce soir, Mies Julie, revisitée par une troupe sud-africaine.
L’incroyable sentiment d’authenticité, être à la juste place. C’était là qu’il fallait être et je n’ai pas raté le RDV.
Etre à sa juste place.
Et je n’y suis pas aujourd’hui, peut- être suis-je en chemin ?

De jolies perles aussi.
C’est un passage, c’est tout, peut-être pour me permette de savoir différencier ce que j’aime de ce que je
n’aime pas.
Devenir clairvoyante, oser dire et se faire (un peu) confiance
Emmanuel est fatigué, très fatigué, mais il voit le bout du tunnel. Il faudra gérer l’après.

Jour XXX (1 er Juin)
Voilà presque deux mois que je suis montée au front.
L’application tourne, se stabilise. Cela occupe encore beaucoup Emmanuel, mais on ne peut pas dire que le
démarrage soit catastrophique ou difficile. De mon point de vue, c’est un démarrage réussi et un projet réussi ,
mais personne ne le dit.
De mon côté, tout était prêt pour passer l’appli en maintenance et « accueillir » les incidents des utilisateurs.
Centre de compétence avec l’équipe adéquate en cours de constitution et de formation. J’ai écrit la feuille de
route de chacun, elle se précise à l’expérience, c’est une bonne équipe.
Nous pensions tous bénéficier d’un peu de temps pour stabiliser le démarrage et le traitement des incidents
mais cela ne s’est pas passé comme cela.
Certains chantiers majeurs avaient été mis entre parenthèses pendant le temps du projet afin de permettre le
démarrage de celui-ci….ces chantiers ont été ré- initiés, immédiatement, comme s’ils étaient une continuité du
projet initial et non un Lot 2 ….relancés donc, en plus de la stabilisation du démarrage, du traitement des
incidents, de la constitution du Centre de compétence.
Puis un nouveau projet a vu le jour à côté du PIM …le Print ou comment utiliser cette nouvelle application pour
optimiser la production des catalogues papier existants ?
J’ai démarré l’étude d’opportunité sur ce sujet le 02 Mai dernier avec une compétence externe.
Et puis enfin sont arrivées toutes les demandes d’évolution… Comment une appli qui vient de passer en
production, qui a un mois et demi d’existence peut-elle déjà faire l’objet de plus de 130 demandes d’évolution,
comment est-ce possible conceptuellement ?
Cette énorme vague s’est fracassée sur moi, sur nous.
Pour éviter qu’elle ne nous noie, je la canalise, l’organise, essaie de créer des canaux principaux et des canaux
secondaires, des petits canaux d’irrigation pour endiguer ….un Métier hors contrôle.
Je contrains mes clients, le « Métier », à prioriser, à suivre un process, j’essaie de partager et faire comprendre
nos contraintes, j’essaie de communiquer au mieux.
Les sujets sont très nombreux et le suivi de chacun supposerait :
-Maintien du Coproj pour échange sur stabilisation de l’appli
-Reunion de suivi des incidents et change
-Reunion de suivi projet Print
-Ateliers d’organisation de travail : car pas mal de partage de ressources entre Métier et Centre de
compétence STEP
Beaucoup d’échanges seraient nécessaires en plus du temps pour faire ou faire faire en interne.
Et comment faire fructifier ces temps d’échange alors que je n’ai juste plus envie du tout d’échanger avec ma
Maitresse d’école  la dégradation de la relation peut causer beaucoup de tort au projet dans l’ensemble (les
rugosités ralentissent toujours) : le plus gros travail est là , dans le rétablissement d’une bonne relation avec
elle .
Trois mois ont suffi pour que :
Je perde confiance en elle

Je ressente un agacement quasi permanent en sa présence, un inconfort en réunion avec elle
J’essaie d’éviter les temps d’échange utiles et efficaces qui permettraient de fluidifier une relation
Je me sente en lutte, obligée de me défendre, de formaliser très strictement nos échanges, sinon je
suis vampirisée (au mieux) ou mise en défaut (au pire)
Je me prenne la tête avec elle ;
Décisions : je vais lui parler, pour essayer de lui faire comprendre les risques à poursuivre ce chemin.
En Février 2016 , nous avons déjeuné ensembles . Elle manifestait son souhait de créer avec moi de nouvelles
relations de confiance, relations qui s’étaient fortement dégradées avec Emmanuel et toute l’équipe de la DSI.
Elle sait qu’il y a là un vrai sujet chez elle, son manager le sait, m’en a parlé.
Chef N° 2 le sait aussi, il l’a anciennement viré de ses équipes, dixit.
Donc y a un passif !
Maintenant c’est moi qui dois la gérer car elle intervient directement dans mon quotidien et le pollue et gâche
grandement la qualité de mon travail. Moi je ne veux pas que cela continue comme cela, je ferai donc le
nécessaire pour que cela évolue.
J’ai rencontré quelques femmes de ce type, maîtresse d’école, sèches, autoritaires, impérieuses, à la limite
maltraitantes avec les « fournisseurs ».
J’en ai 3 en souvenir, je n’ai eu de relation directe et prolongée avec aucune d’entre elles, ce n’est plus
le cas aujourd’hui ….ma petite nana, c’est ma cliente et vu la masse de nos sujets communs, on a plutôt intérêt
à ce que ça colle entre nous .
Donc étape 1 : lui parler & faire un état des lieux
-Demander comment, trois mois après notre déjeuner, elle juge/estime notre relation, notre mode de
fonctionnement. Ya-t-il des points de progrès???
-Faire état de ce que je ressens, car j’y ai réfléchi lors du dernier « accrochage » : refus de sa part de
laisser Salma participer à nos réunions d’organisation, elle propose de venir elle-même et je réserve ma
réponse car je ne veux pas qu’elle y participe , pourquoi ?
Perte de confiance : Nous ne fonctionnons pas sur mode de partenariat et d’échange  Ça c’est le
niveau verbal, le niveau du discours. La réalité : relation Client /Fournisseur géré à « l’ancienne », le
client exige, maintient la pression en espérant ainsi en obtenir plus de son fournisseur.
Cependant nous sommes dans un objectif commun, un projet commun. Avec des échanges de
ressources .Selon les circonstances et son intérêt, soit la relation d’échange est privilégiée soit la
relation « j’exige de mon fournisseur » traditionnelle , est mise en avant
Inconfort en réunion avec elle, EX : en coproj , façon de mettre la pression / absence de naturel ,on
est sur la défensive , donc pas positif ni créatif
Evitement des temps d’échange utiles et efficaces qui permettraient de fluidifier une relation
Lutte de pouvoir /conflit larvé : Je me sente en lutte, obligée de me défendre, de formaliser très
strictement nos échanges, sinon je suis vampirisée (au mieux) ou mise en défaut (au pire)/ demander toujours
plus ( les chantiers + les change + le Print + quand aura ton le planning ? /Sentiment que nos contraintes ne
sont absolument pas prises en compte /manque de solidarité
Prise de tête  demotivation  risque de rupture. Et surtout je n’ai pas envie du tout de vivre cela,
rien ne m’y oblige .
-Proposer ce que j’aimerais :

Un partenariat réel : je ne veux pas bosser pour être (mal) traité comme un fournisseur, ça ne
m’intéresse pas.
Me faire confiance ( ex : elle arrête de me demander tout le temps « quand ceci , quand cela ?) et
accepte que nous travaillons tous vraiment dans la direction voulue. A noter : plus je ressens de pression, plus
je dysfonctionne car je me mets toute seule suffisamment de pression et je n’ai aucune besoin d’aiguillon pour
me pousser (analyse psychologique à bien saisir).
Sortir des enjeux de pouvoir /d’ego avec moi car je m’en fous . Suis dans la boite depuis 1,5 ans , et
n’ai pas d’autre ambition que celle de faire avancer au mieux mes projets et les vivre dans une ambiance
harmonieuse et fluide . Je sais qu’elle est très ambitieuse , autoritaire , fait marcher ses troupes à la baguette
OK mais comprendre que cela ne peut pas fonctionner avec moi  soit clash définitif /soit je me retire , ce qui
sera un échec pour nous deux .
Manifester de la générosité et un plus grand sens du partage de responsabilité
Grandir ensembles et dépasser nos difficultés
Pour moi, savoir lâcher. Accepter que les choses avancent lentement , prendre le temps du palabre
nécessaire .

Etape 2 : Une solution pour nous aider  démarrer un coaching en commun et se donner 3 mois pour voir
comment cela évolue

Etape 3 : si échec , je sors de la relation car c moi qui en souffre le plus , je pense , compte tenu de ma nature .

Autre décision : parler à chef N°2 et expliquer la situation de déséquilibre professionnel, décision de traiter le
sujet avec ma cliente et présentation de ce que je souhaite faire , questionnement Salariat/consultant externe.

Autre décision : trouver une solution avec Bruno
Autre effet de bord de ce challenge professionnel : dégradation de la relation du couple, qui avait du
commencer avant ….
Pendant plus de 20 ans , j’ai aménagé ma vie professionnelle pour qu’elle me laisse la liberté d’embrasser tous
les aspects de ma vie privée , autant pour faire ce que j’aimais , que pour ce que je pensais nécessaires de faire
pour les autres :
Le dévouement à ma famille
L’attention portée à chacun pour qu’il se sente unique et précieux, comme il l’est de fait
L’intérêt, l’accompagnement le questionnement que j’ai toujours maintenu pour ta vie
professionnelle, l’admiration pour ce que tu faisais, le sentiment qu’il fallait te donner tout l’espace nécessaire
pour que tu puisses t’accomplir.
Il me semble que j’ai toujours été curieuse de toi .
J’ai été trés longtemps dépendante de toi sur le plan affectif.
D’abord en espérant que l’on serait tous les deux à égalité et solidaires pour conquérir le monde ensembles
(Paris et avant la vie commune)
Et en espérant, inconsciemment, que tu serais celui qui réparerait les souffrances passées, qui m’aiderait à
mieux vivre
Puis en réclamant davantage ta participation dans la gestion domestique et ta présence dans l’intimité de
notre couple (Nice)…jusqu’ à noter dans un agenda les Heures auxquelles tu rentrais du boulot parce que nous
n’étions jamais d’accord sur ce sujet….toujours une grande humiliation pour moi , mais comprise aujourd’hui
car en lien avec ton syndrome « homme parfait » 
Puis j’ai appris, heureusement, à me guérir de cette dépendance, je sais que le couple n’apporte pas tout.
Je sais que l’autre ne peut pas tout apporter, c’est une évidence.
Mais pour moi le couple doit avoir un sens commun tout en laissant à chacun la joie de se réaliser .
Je connais mes imperfections et les reconnais aussi volontiers.
Aujourd’hui, nous avons perdu le chemin, mais il est possible de le retrouver , je l’espère encore.
Ce qui est difficile, aujourd’hui : deux processus en marche :
Processus d’individuation, qui fait que je me recentre un peu sur moi pour que ma vie fasse sens. Je ne
peux plus donner comme une fontaine infinie parce que je vais en mourir. J’ai besoin d’être nourrie, sans doute
plus qu’avant. je n’attends pas de toi que tu me nourrisses en tout, loin de là , mais j’ai besoin que tu
m’apportes quelque chose de cet ordre -là : me nourrir (un peu), prendre soin de moi (un peu), entrer dans
l’intimité avec moi
Responsabilités professionnelles accrues depuis un an, qui déstabilisent l’équilibre Vie privée/Vie
professionnelle que j’ai maintenue pendant 20 ans pour le bien -être général (y compris le mien). La charge
professionnelle accrue n’a pas réduit pour autant mes anciennes responsabilités « domestiques », du coup je
me sens écrasée, j’attends inconsciemment de l’aide de ta part , tu ne peux pas me la donner car tu es toi –
même en excès de travail, avec l’obsession d’être parfait, la nécessité psychologique absolue de devoir faire ce
que tu as à faire, et la contrepartie liée ; si tu te sens empêché ( pour des raisons domestiques , une chose que
je te demande, une attention que je te demande)de faire ce que tu estimes devoir être fait , cela t’agace
fortement , tu te refermes, j’ai face à moi un mur .

Alors comment s’en sortir ?
Renoncer au désir et à l’illusion d’être parfait / toi tu te réalises dans ta vie professionnelle, c’est une
chance pour toi et pour nous , car nous bénéficions d’une qualité de vie matérielle que nous n’aurions pas
sinon. Mais il faut admette que cette réussite a un prix psychologique fort : pour y arriver , tu dois beaucoup
t’investir , monopoliser tes forces et tu ne peux pas être disponible aux autres. Pourquoi ne pas le reconnaître ?
Tu ne peux pas investir la sphère privée ET la sphère professionnelle.
OK , mais il faut l’admettre et ne pas conserver la posture de l’homme parfait qui prétend assurer sur tous les
plans . Oui il y a des manques mais c’est pas grave s’ils sont reconnus humblement.
Moi je ne ferai jamais une grande carrière , même si je suis douée . J’ai pas l’ambition professionnelle, j’ai choisi
l’amour, je le sais je le reconnais, c’est pas grave
Ce que je ne supporte pas : quand tu me dis que c’est mon hypersensibilité, ma demande affective trop
importante, quand tu me demandes de « ne pas recommencer », c’est insupportable pour moi, comme si toi ,
homme parfait , subissait les demandes irrationnelles et harassantes d’une pauvre femme.
Pourquoi ne pas juste dire gentiment et sans agacement : « ecoute , je suis fatigué là tu vois , le boulot me
prend tout, je sais qu’il faudrait que je t’écoute plus ou que je fasse plus attention à toi , mais là j’arrive juste
pas . et ça ne veut pas dire que je ne t’aime pas, ça ne veut pas surtout pas dire que je ne t’aime pas » .Moi ,si
un jour j’entends cela de ta bouche , tout change , je suis une gentille , je sais que je comprendrais , je serai
solidaire de toi .
Il faut admettre simplement que je puisse te demander quelquechose que tu ne peux pas me donner ( du
temps, de l’attention ), sans que cela t’agace et que tu m’en fasses reproche ( « ah c’est bon, tu ne vas pas
recommencer) parce que cela touche ta projection d’homme parfait . Tu aimerais pourvoir m’accorder ce que
j’attends mais tu ne le peux pas (pas de temps , pas de dispo, pas envie ) et tu me reproches l’irrationalité de la
demande au lieu de dire simplement « , non, je n’arrive pas à te donner cela »
Pas toujours tout justifier , pas toujours trouver à tout une explication favorable
Reconnaitre notre limite humblement et en parler ; Je n’ai pas renoncé à mon rêve d’égalité avec toi, mais je ne
pourrai jamais être l’égale d’un homme parfait, car moi je me sais imparfaite. Cela peut tuer notre couple.
Ne plus chercher à être parfait , à tout faire
Reconnaitre que je suis importante pour toi, si cela est toujours vrai et fait sens pour toi ?
Ne pas être dans une posture d’indifférence, reconnaître ce que je t’ai apporté et peut être t’apporte encore, le
dire et m’en remercier parfois. Si je compte pour toi, le manifester parfois par de petits gestes, de petits signes,
je n’ai pas besoin de beaucoup, tu ne peux pas beaucoup en ce moment, mais c pas grave. Un peu me suffira,
mais j’ai besoin d’un peu, sinon cela me tue et je ne trouve plus en moi la capacité à demeurer généreuse, et je
deviens agressive et je sais que cela tuera notre couple.
Parfois je me demande si tu es en accord profond avec tes paroles, si tu ne cherches pas à me maintenir, « me
tenir » juste en dessous de toi, à me faire souffrir inconsciemment en ne me donnant pas de compliments, pas
d’encouragement, pas de mots d’amour, en éteignant ma joie parfois. Je ne suis pas à égalité malgré tes
paroles. Je suis sure que tu peux donner plus, que tu as cette richesse intérieure, mais je ne sais pas si tu en as
envie.
Retrouver notre chemin de joie
En dépassant nos envies de dominer , l’illusion d’étre parfait , l’envie de s’imposer à l’autre , en admettant nos
faiblesses, en retrouvant le gout de l’autre , en reconnaissant la très grande chance que nous avons de pouvoir
encore se parler, d’avoir envie d’aller l’un vers l’autre .

Nous sommes en risque réel aujourd’hui . Pour rester ensemble et que cela fasse sens , je pense qu’il faut en
avoir vraiment envie . Sinon, on prend chacun notre chemin, cela peut être une solution aussi .
Mais cela ne pourra fonctionner, je crois que si nous travaillons sur ces trois axes ensembles.
Peut-être en vois-tu d’autres ?