Souffrance qui embrase,
Ames et cœurs assemblés en un même chagrin
Frère et sœur liés en un même destin
L’agonie du père qui n’arrive pas à mourir.
Une douleur comme une haute marche à gravir
Vers quoi,
Vers où ?
Souffrance qui étouffe.
Dehors, dehors, à défaut de suffoquer !
Vers l’église orthodoxe russe,
La Cathédrale Saint-Alexandre-Nevsky.
Nous y pénétrons,
Office en cours,
En russe,
En chants tendres psalmodiés
Qui nous enveloppent.
Debout
Enroulés dans les chants et
Les rubans des mots de messe
Ballet hermétique,
Quelques autres, présents.
Le chagrin nous traverse
S’écoule là
Le long de nos joues
Jusqu’à nos cœurs,
Lavés.
Debout
Où tout est étranger et si familier
Egarés,
Un homme s’approche de nous
Tourne son visage vers la Vierge noire
Tend vers nous une bougie dorée.
Son geste fraternel,
Douceur au cœur
Nos mains se touchent
Nous déposons la lumière
Offrande d’or,
Au pied de l’icône.
Ne plus penser
Paumes ouvertes
Apaisée, l’âme tourmentée
Par le geste d’un étranger,
Remercier.
Envolé le chagrin dans les chants
Un instant
Reposés dans l’encens.
Debout toujours
Les fidèles marchent vers le pope,
L’homme nous invite,
Geste de la main,
Etrangers accueillis par l’amour,
Chagrin lavé, un instant.
Merci à toi, Inconnu de la Cathédrale Nevski